Escadrille Rotary Wing

Escadrille Rotary Wing : maintenance en mutation

Les unités d'hélicoptères de la Composante Air connaissent depuis quelques mois de profonds changements dus à la montée en puissance des NH90 MTH et NFH conjuguée à la réduction de la flotte des A109 ainsi qu'au retrait programmé des Sea King et Alouette III. Ces changements ont entraîné une importante réorganisation de l'escadrille Rotary Wing, affectée à la maintenance de l'ensemble des voilures tournantes de la Défense.

Maintenance A109 Pales de rotors A109 Maintenance A109

À Beauvechain, l'escadrille Rotary Wing du groupe de Maintenance compte environ 200 personnes et se compose de trois flights. Deux d'entre eux assurent la maintenance des treize Hirundo encore en service. Le premier se charge de la maintenance aux niveaux organisationnel (O level) et intermédiaire (I level). Il assure la mise en œuvre des hélicoptères, la résolution des pannes, la petite maintenance préventive et les inspections 100 heures, qui peuvent prendre jusqu'à trois semaines de travail. Ce flight ne se compose plus aujourd'hui que de deux équipes - une équipe '100 heures' et une équipe 'résolution de pannes' - au lieu de trois précédemment. Le deuxième flight (niveau dépôt ou D level) prend en charge les inspections 300 et 600 heures qui peuvent immobiliser les machines pendant deux à six mois.

Maintenance A109 Maintenance A109 Maintenance A109

Le troisième flight est le flight Maintenance NH90 dont l'organisation englobe les niveaux O, I et D. Les inspections I level 300 heures sont effectuées à Beauvechain et durent environ un mois. Les inspections D level correspondant aux 600 heures de vol sont également organisées sur base. Elles nécessitent un démontage quasi complet des appareils. La première a demandé près de huit mois mais, l'expérience aidant, les suivantes devraient pouvoir être réalisées en six mois.

NH90 MTH en maintenance Première inspection 600 heures du RN-06 NH90 MTH en maintenance

Contrairement au A109 dont la maintenance est assez linéaire puisque le nombre de tâches à accomplir varie assez peu d'une inspection à l'autre, le Caïman est bourré de capteurs et les points à contrôler sont très nombreux. Lorsqu'un grand nombre de tâches de maintenance doivent être accomplies, elles sont regroupées. Il peut s'agir, par exemple, de tâches correspondant à une inspection 300 heures associées à des tâches d'une 600 heures. De même, l'inspection 300 heures d'une machine peut comprendre 150 points à examiner et la suivante, 300 points. Tout cela complique sérieusement la planification de l'immobilisation des hélicoptères. La gestion du personnel est elle aussi plus complexe car les équipes en charge des différentes tâches ne sont plus réparties en O, I et D levels. Elles sont constituées en fonction des spécialités requises pour les tâches à accomplir à un moment donné. Un technicien affecté à une inspection 300 heures peut donc très bien se retrouver quelques jours plus tard sur la ligne. Ce mode d'organisation présente toutefois l'avantage d'une plus grande polyvalence des techniciens et d'une flexibilité accrue.

NH90 MTH en maintenance Pales de rotor NH90 Première inspection 600 heures du RN-06

Pour ce qui est de la maintenance des NH90 NFH, celle-ci s'effectue en grande partie à Coxyde. Seules les inspections 300 heures ont lieu à Beauvechain. Les 600 heures sont pour l'instant réalisées chez le constructeur et seront combinées à un retrofit des trois premières machines, portées à cette occasion au standard le plus avancé. A terme, dans un souci d'harmonisation, tout devrait être centralisé à Beauvechain.

L'entretien des Sea King et des Alouette III de la 40e escadrille est lui aussi assuré par le personnel technique de la base de Coxyde. Ces appareils étant en fin de carrière, aucun nouveau personnel n'est formé sur ces machines.

Maintenance NH90 NFH Maintenance Sea King Mk48 Maintenance Alouette III

Pour répondre aux nombreux défis que pose l'arrivée du NH90, la Composante Air a beaucoup investi dans la formation de jeunes techniciens motivés. Après avoir reçu leur formation théorique à Saffraanberg, ils arrivent en unité pour suivre une formation pratique d'un an. Ces stagiaires sont alors coachés par des techniciens expérimentés. Dès cette première année, ils sont amenés à travailler sur les machines mais jamais seuls. Ils sont ensuite évalués et peuvent devenir techniciens de catégorie A. Cette qualification leur permet d'accomplir leurs tâches seuls mais toujours sous la supervision d'un supérieur. En gagnant en expérience, ils passeront en catégorie B, C, etc. Ils pourront alors travailler de manière autonome et un jour encadrer à leur tour de nouveaux venus. L'acquisition des connaissances requises nécessitera un certain temps et il faudra encore plusieurs mois avant que l'escadrille Rotary Wing retrouve une certaine stabilité au sein de ses équipes techniques.

Le Caïman a clairement fait entrer les échelons techniques de l'escadrille Rotary Wing dans le 21e siècle. Sa volumineuse documentation, entièrement informatisée, en est la parfaite illustration. Dans cet environnement de haute technologie, la formation du personnel navigant et du personnel de maintenance se poursuit pour rendre le NH90 pleinement opérationnel dans les prochains mois et en faire le nouveau fer de lance des unités hélicoptères de la Défense.


Texte et photos : Vincent Pécriaux


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