Missions "Open Skies"

Missions Open Skies

Le traité

Le concept "Open Skies" (ciels ouverts) peut être attribué au Président Eisenhower. Lors du Sommet de Genève de 1955, il proposa au Premier Ministre soviétique Bulganin de mettre en place des vols de surveillance entre les Etats-Unis et l’Union soviétique afin de permettre aux deux superpuissances de se rassurer mutuellement sur leurs intentions. Le Secrétaire Général Kroutchev déclina toutefois la proposition. Il fallut attendre vingt-quatre ans et la fin de la guerre froide pour que cette idée soit reprise par le Président Bush. L’objectif poursuivi était à présent d’établir la confiance entre l’OTAN et les pays de l’ex Pacte de Varsovie.

Au terme de trois ans de négociations, le 24 mars 1992, vingt-sept Etats signèrent à Helsinki le Traité Open Skies (Allemagne, Belarus, Belgique, Bulgarie, Canada, Danemark, Espagne, Etats-Unis, France, Géorgie, Grèce, Hongrie, Islande, Italie, Kyrgystan, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Russie, Royaume-Uni, Slovaquie, Turquie et Ukraine). Cet accord engage les vingt-cinq parties (la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas sont regroupés en une seule partie désignée Bénélux) à accepter un certain nombre de vols d’observation au-dessus de leur territoire. Ce quotat de vols annuel varie en fonction de la superficie de chaque Etat.

Les missions "Open Skies" peuvent être réalisées sur des avions non-armés appartenant à l’Etat signataire qui les demande, des appareils prêtés par un autre Etat signataire ou encore des avions de l’Etat observé. Les données récoltées sont mises à la disposition de tout Etat signataire qui le souhaite pour autant qu’il participe aux frais.

Les capteurs

Le Traité prévoit trois types de capteurs:

  • Caméras optiques (sur support film ou video)
    La résolution maximale de ces caméras est de 30 centimètres. Elle doit permettre, par exemple, l’identification d’un type d’avion (F-16) mais pas de sa version (F-16A ou C).
  • Radars latéraux à ouverture synthétique
    Ici, la résolution maximale est de 3 mètres. Elle autorise l’identification de terrains d’aviation ou de petits navires et permet d’observer la présence d’appareils de petites dimensions, l’occupation d’un parc de véhicule, etc.
  • Capteurs à balayage infrarouge

La résolution maximum pour ce type de capteur est de 50 centimètres. Le balayage infrarouge est utilisé pour détecter les niveaux d’émissions infrarouge (empreinte thermique laissée par un avion qui a quitté son parking, occupation éventuelle d’un hangar, etc.). Les Etats signataires ont convenu de ne pas utiliser, sauf autorisation expresse, ce type d’appareillage au cours des trois premières années suivant l’entrée en vigueur du Traité.

La situation actuelle (2006)

Signé en 1992, le Traité Open Skies est entré en vigueur en 2002 après sa ratification par le Belarus et la Russie. Après de nombreux vols d'entraînement et d'essai menés au cours de ces dernières années, les premières missions réelles ont été effectuées au-dessus de la Belgique par un Antonov An-30 russe en août 2002.

Parmi les Etats signataires, 10 pays, équipés de C-130 Hercules (Belgique, Canada, Espagne, France, Grèce, Italie, Luxembourg (dans le cadre du Bénélux), Pays-Bas, Norvège, Portugal), se sont regroupés et mettent en oeuvre deux exemplaires de la nacelle d’observation SAMSON (Special Avionics Mission Strap-On Now) conçue par Lockheed.

Cette nacelle, également désignée « COPS » ou C-130 Open skies Pod System, est développée à partir d’un réservoir externe de C-130 et contient six caméras réparties comme suit (d’avant en arrière):

  • 1 caméra video frontale;
  • 1 caméra video verticale;
  • 1 caméra verticale;
  • 1 caméra panoramique;
  • 1 caméra oblique (gauche);
  • 1 caméra oblique (droite).
Les caméras

Les caméras

Actuellement, seules des caméras optiques sont utilisées. Les capteurs infrarouges ne devraient être mis en œuvre qu'à partir de 2006.

C’est la Belgique qui a été désignée « host nation » pour le système. Les Etats du groupe qui souhaitent procéder à des vols Open Skies envoient donc à chaque fois un de leurs C-130 à Melsbroek, site d’entreposage des nacelles, où le montage est effectué. L’installation de la nacelle, à la place du réservoir externe gauche du Hercules, ainsi que des consoles de contrôle dans la soute de l’appareil nécessite une journée.


Texte : Vincent Pécriaux
Photos : Vincent Pécriaux
Note: Reproduction interdite sans l'accord préalable écrit de leurs auteurs respectifs


Copyright (c) belairmil

We use cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site web. Certains d’entre eux sont essentiels au fonctionnement du site et d’autres nous aident à améliorer ce site et l’expérience utilisateur (cookies traceurs). Vous pouvez décider vous-même si vous autorisez ou non ces cookies. Merci de noter que, si vous les rejetez, vous risquez de ne pas pouvoir utiliser l’ensemble des fonctionnalités du site.