EPA à Kamina

Baka: La Force Aérienne à Kamina
 
1946 : la Force Aérienne n'a pas encore acquis son statut d'arme indépendante lorsque pour la première fois est émise l'idée d'ériger une base aéroterrestre dans la province du Katanga, dans le sud-est du Congo belge. Plusieurs sites sont évalués et en 1948 c'est celui de Kamina, situé sur un vaste plateau, à 1100 mètres d'altitude, qui est finalement retenu.
 
Si la future base est idéalement située, elle est encore loin de tout et n'est pas encore desservie par le chemin de fer, qui ne l'atteindra qu'en 1950. L'acheminement des matières premières et des engins de construction s'effectue par la route et par voie aérienne. En novembre 1949, une piste provisoire de 1800 mètres est construite. Elle permettra aux DC-3 et DC-4 de transporter le fret et le personnel. Le premier Dakota s'y pose le 15 janvier 1950. Cette piste fera place aux deux pistes définitives, la piste nord, achevée en octobre 1951, et la piste sud, opérationnelle à partir de mai 1956.
 
L'Ecole de Pilotage Avancé à Kamina
Le vaste espace aérien disponible et les conditions météorologiques favorables qui prévalent dans cette partie de l'Afrique font de BAKA une plate-forme tout à fait appropriée pour l'écolage des élèves-pilotes. L'Ecole de Pilotage Avancé y est transférée dès septembre 1953.

Un premier lot de Harvard arrive à Kamina par C-119 deux mois plus tard. Les avions en provenance de Belgique seront progressivement rejoints par d'autres livrés par les Etats-Unis dans le cadre du MDAP ainsi que par des appareils acquis auprès de la Rhodésie. C'est la 126ème promotion qui sera la première à être formée en terre africaine.

La formation dispensée à Kamina ne fera quasi exclusivement sur Harvard (une soixantaine d'appareils) puisque les Fouga Magister appelés à les remplacer dès janvier 1960 n'y séjourneront que quelques mois et regagneront la métropole après les événements qui conduiront à l'indépendance du Congo et la remise des installations aux forces de l'ONU en août de cette même année.

Le Flight de Sauvetage

A côté de l'EPA, la Force Aérienne maintient à BAKA un Flight de Sauvetage. Les forêts et la brousse qui s'étendent à perte de vue rendent en effet indispensable la présence d'hélicoptères de sauvetage pour pouvoir porter secours aux aviateurs en difficulté mais également aux populations civiles. Cette mission est assurée par trois Bristol Sycamore qui effectuent également des vols de reconnaissance des zones d'exercice au profit des unités de parachutistes ainsi que des vols VIP. L'autonomie des Sycamore n'étant pas suffisante pour couvrir tout le Katanga, les missions de sauvetages sont organisées en coordination avec d'autres appareils. En cas de crash, la zone est d'abord quadrillée par des Harvard ou des DC-3 qui, lorsqu'ils ont localisé le lieu de l'accident, passent le relais aux Sycamore. La mise en place de dépôts de carburant disséminés dans la province accroît sensiblement la liberté d'action de ces hélicoptères.

En 1959, le Flight de Sauvetage prend la dénomination de Flight Intervention. L'existence de ce flight sera courte puisque les derniers Sycamore seront détruits l'année suivante.

Le Flight de Transport

Kamina joue un rôle clé dans le dispositif militaire belge au Congo et les vols entre la Belgique et la base sont fréquents. Le 15ème Wing y déploie régulièrement ses DC-4, DC-6 et C-119.

 Le Flight de Transport de Kamina est formé en 1956. Constitué de trois DC-3, il assure des missions de transport et de liaison dans toute la colonie. Il opère également au profit de la Force terrestre, notamment pour les missions de parachutage.

Le Flight sera renforcé lors des événements de 1960 avant d'être dissous.

L'Ecole Technique

Créée en 1950, l'Ecole technique de Kamina a pour mission de former des mécaniciens congolais. Elle abrite un centre pré-professionnel, qui dispense une formation de base en deux ans, et un centre professionnel où, en deux ans également, les jeunes techniciens se spécialisent dans divers domaines techniques (cellule, moteurs, instruments, électricité, ...)

Comme les unités navigantes stationnées sur la base, l'Ecole technique ne survivra pas à l'indépendance du Congo.


Texte: V. Pécriaux
Note: Reproduction interdite sans l'accord préalable écrit de leurs auteurs respectifs

 

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