Escadrille auxiliaire

 Escadrille auxiliaire
Insigne Escadrille Auxilliaire
Lorsque la Belgique adhère à l’OTAN en avril 1949, la situation internationale est particulièrement tendue. Le blocus de Berlin et le coup de Prague ne sont pourtant que les prémices de la longue guerre froide que vont se livrer les démocraties occidentales et les pays du Bloc de l’Est.
 
A cette époque, la Force Aérienne renaît de ses cendres. Elle a acquis son statut de force indépendante et est en pleine expansion. Les plans d’organisation prévoient en effet la création de pas moins de 8 wings de trois escadrilles, soit plus de 500 appareils ! Les besoins en personnel sont énormes, d’autant plus que la démobilisation d’après-guerre a plus que clairsemé les rangs. De vastes campagnes de recrutement sont donc organisées mais ne rencontrent pas le succès escompté.

Face à cette situation, l’idée de créer une escadrille de réserve commence à germer dans les esprits. Inspirée du modèle britannique, cette escadrille serait composée d’anciens pilotes de la Section belge de la RAF. L’idée fait son chemin et reçoit finalement l’aval de l’Etat-Major. Le 3 juin 1949, l’Escadrille auxiliaire est officiellement créée. Daniel Le Roy du Vivier, héros de la Bataille d’Angleterre, en devient le premier commandant. L’unité est rattachée au 1er Wing de chasse de Beauvechain et comprend des pilotes ainsi que du personnel subalterne de réserve. Le soutien administratif et technique est également assuré par du personnel d’active. En ce qui concerne les avions, l’escadrille reçoit en dotation trois Spitfire IX et six Spitfire XIV.

Fin 1950, les premiers pilotes de l’escadrille auxiliaire entament leur conversion sur Meteor IV. La transformation sur jet consiste en trois vols en Meteor VII biplace suivis d’un examen écrit portant sur la connaissance de l’avion et de cinq vols solo sur Meteor IV.

La vie de l’escadrille se poursuit, ponctuée régulièrement par les manœuvres de l’OTAN et les campagnes de tir. Cependant, des problèmes commencent à apparaître au niveau de l’entraînement. L’escadrille auxiliaire ne peut voler que certains week-ends, ce qui limite les prestations en vol des pilotes surtout lorsque les conditions météorologiques ne permettent pas de s’entraîner suffisamment.

1952 est marqué par le départ du C.O., remplacé par le Major Mouzon, et par l’autorisation permettant aux pilotes d’enfin voler chaque week-end. Ceux qui sont déjà lâchés sur Meteor peuvent en outre effectuer leurs vols en semaine sur les appareils des 4ème et 349ème escadrilles.

L’année suivante, les premières restrictions budgétaires viennent frapper l’escadrille qui perd ses avions. Les pilotes doivent à présent s’entraîner sur des appareils prélevés sur le parc de la 4ème escadrille. Parallèlement, le personnel administratif et technique est réduit ; ses tâches sont désormais assurées par le personnel de la 4ème escadrille.

En 1955, le problème des heures de vol s’accroît. Le nombre d’heures exigé passe de soixante à cent heures par an, un quota impossible à atteindre pour certains si l’on tient compte des conditions météo et du manque d’avions disponibles. Pour conserver leurs qualifications, les réservistes sont tenus d’effectuer leurs prestations en semaine dans les escadrilles du 1er Wing. La situation devient critique et est suivie de plusieurs mises à pied et de démissions.

Après la mort du Major Mouzon dans une collision en vol, l’escadrille est reprise en main par le Major Lavigne.

Le 1er avril 1957, l’escadrille auxiliaire quitte Beauvechain. Elle est rattachée au 13ème Wing de chasse de jour de Brustem et vole sur des appareils mis à sa disposition par la 33ème escadrille. Ce changement est de courte durée puisque à peine un mois plus tard la 33ème escadrille est dissoute. Les services qu’elle assurait à l’escadrille auxiliaire sont transférés à l’Ecole de Chasse qui s’est installée quelques mois plus tôt à Brustem.

On note à cette époque une certaine érosion dans les rangs de l’unité. Cette diminution des effectifs, associée au remplacement des Meteor par des Hunter, qui exigent un entraînement beaucoup plus intensif, aura raison de l’escadrille qui sera dissoute le 1er février 1958.


Texte : Vincent Pécriaux
Source : L’escadrille auxiliaire et le Flight universitaire, Col. Avi. e.r. Pierre-Paul Struye
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