Silver Wings

Insigne Silver Wings
Silver Wings
 
Lorsque la deuxième guerre mondiale prend fin en 1945, l'Europe consacre toute son énergie à sa reconstruction. L'euphorie qui succède aux privations et aux meurtrissures de la guerre n'est qu'éphémère car l'antagonisme entre le Bloc de l'Est et les démocraties d'Europe occidentale se fait de plus en plus fort. Face à la menace communiste, l'Alliance atlantique voit le jour le 4 avril 1949.
 
C'est dans ce contexte troublé que la Force Aérienne belge se reconstitue. La demande en personnel et en matériel est importante car les tensions Est-Ouest nécessitent une vigilance renforcée dans l'espace aérien de l'OTAN. La crainte d'un nouveau conflit mondial, suscitée par la crise de Berlin et surtout par la guerre de Corée qui éclate en 1950, vient encore renforcer les besoins en pilotes.

En 1948, la Belgique – comme d'autres pays membres de l'Alliance atlantique – signe avec les Etats-Unis un accord de coopération militaire. Le Mutual Defense Assistance Program porte non seulement sur la livraison de matériel militaire, notamment des avions, mais également sur la formation du personnel. C'est ainsi que dès 1951, les premiers élèves-pilotes belges s'envolent pour les Etats-Unis afin d'y suivre leur écolage.

Pour tous les candidats-pilotes, le parcours débute à Etterbeek, à la caserne Geruzet. Différents tests et examens médicaux permettent de faire une première sélection. Les élèves-pilotes partent ensuite pour Gossoncourt ou Wevelghem – et plus tard Coxyde/Raversijde – afin d'y suivre leurs premiers cours. L'aptitude au vol est également testée sur SV-4bis et les candidats sélectionnés pour partir aux Etats-Unis reçoivent même une brève initiation au pilotage sur Harvard.

Primary training

C'est ensuite le grand saut au-dessus de l'Atlantique. Les élèves sont dispersés sur divers aérodromes militaires du sud des Etats-Unis (Bainbridge, Columbus, Goodfellow, Graham, Greenville, Hondo, Malden, Marana, Spencer, Stallings) où le climat est le plus favorable. Chaque class regroupe des cadets américains et européens (belges, britanniques, danois, français, italiens, néerlandais et norvégiens).

Les cours se donnent bien sûr en anglais et les élèves font connaissance avec la rigueur et la discipline qui prévalent au sein de l'U.S. Air Force. Pour les premières promotions, les premiers pas se font sur T-6. Par la suite, les cadets suivront d'abord une phase initiale sur P-18. Les instructeurs, tant au sol qu'en vol, sont, suivant les écoles, des militaires ou des civils sous contrat avec l'armée.

La formation au sol porte sur l'aérodynamique, la connaissance des moteurs, des systèmes électroniques et de la radio, de la navigation, des instruments, de la météo, … Le programme de vol comprend du vol général, du vol aux instruments, de la navigation, du vol et de la navigation de nuit. Après 130 heures sur T-6, les cadets reçoivent un premier diplôme.

Advanced training

Les candidats rescapés (environ 50 %) partent ensuite sur d'autres bases (Bryan, Craig, Foster, Laredo, Williams) pour y suivre leur entraînement avancé. La transition s'effectue sur T-6 et P-51 pour quelque uns, les autres tâtent du T-28.

Tous passent ensuite sur avion à réaction, en l'occurrence le T-33 T-bird (ou le F-80 Shooting Star pour les toute premières classes). Au programme : vol général, voltige, vol en formation, vol aux instruments mais aussi apprentissage de la technique de l'éjection. Après une soixantaine d'heures sur jet, les élèves-pilotes décrochent enfin les Silver Wings tant convoitées. A ce stade également la sélection est sévère car le taux de réussite ne dépasse pas les 50 %.

La graduation n'est cependant qu'une étape car les jeunes pilotes fraîchement brevetés doivent s'aguerrir aux techniques de combat et de bombardement. La phase de Gunnery s'effectue pour la plupart des pilotes à Luke, Arizona, sur F-84G, chasseur-bombardier dont la Force Aérienne a acquis 213 exemplaires dans le cadre du MDAP. Les dernières classes (1954 et 1955) suivront d'abord une formation à Laughlin, Texas, sur T-33. L'obtention du Certificate of proficiency vient sanctionner la fin des dix-huit mois de formation.

En un peu plus de trois ans, 382 pilotes de la Force Aérienne, répartis dans 45 classes, auront reçu leurs ailes aux Etats-Unis. De retour en Belgique, ils seront postés pour la plupart dans les différentes escadrilles équipées de F-84G Thunderjet, puis de F-84F Thunderstreak et de RF-84F Thunderflash.


Texte : Vincent Pécriaux
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