Farewell Sea King
43 années de service - 60 000 heures de vol - 3309 interventions - 1757 vies sauvées
Les annales retiendront bien entendu les grandes opérations comme le sauvetage du Herald of Free Enterprise, la catastrophe de Ghislenghien ou les attentats de Bruxelles. Mais ces hommes se sont également illustrés au quotidien en effectuant des transports de blessés ou d'organes vers différents hôpitaux du pays ou en recherchant des personnes disparues au large du littoral belge ou à l'intérieur des terres.
Le Sea King a fortement marqué de son empreinte l'esprit des Belges, en particulier à la côte, sa principale zone d'opération. Son retrait du service ne pouvait se faire sans un hommage appuyé. Le 21 mars 2019, la Défense avait prévu en matinée un vol le long du littoral, ponctué par dix haltes et par le dépôt d'un drapeau commémoratif dans les différentes stations balnéaires visitées. La population avait été invitée à saluer une dernière fois le RS05, et elle était est venue en nombre. Services de secours, écoles, riverains ou simples passants s'étaient rassemblés par centaines le long des plages.
Rentré à sa base, le RS05 a ensuite été préparé pour son ultime vol officiel, programmé en milieu d'après-midi. Accompagné de deux Sea King - un appareil allemand du MFG 5 de Nordholz et un autre du 330 squadron norvégien - ainsi que d'un NH90 et d'une Alouette III, il a décollé peu après 15 heures en direction de la côte. Une heure plus tard, les cinq hélicoptères ont remis le cap sur la base qu'ils ont survolée en formation. Puis, le RS05 a effectué une dernière démo SAR en face du hangar de maintenance avant de se poser, salué par les invités et les pompiers de la base.
Le retrait du Sea King marque bel et bien la fin d'une époque et pourrait même hypothéquer le futur de la base si l'on en croit certaines informations, non confirmées pour l'instant. Quoi qu'il en soit, l'hélicoptère ne quittera pas totalement le territoire de Coxyde puisque la Défense vient de céder à la ville, pour un euro symbolique, le RS03 qui sera extirpé de son cocon et placé à un endroit qui n'est pas encore déterminé.
Au-delà du symbole, on ne peut que témoigner un profond respect aux équipages de la 40e escadrille mais aussi à l'ensemble du personnel de l'unité et en particulier à la maintenance qui, pendant plus de quatre décennies, s'est employée à garder opérationnels les cinq Sea King dans un environnement salin peu hospitalier pour la mise en œuvre d'aéronefs.
Une page se tourne, mais la mission demeure. Aude Audenda.
Texte : Vincent Pécriaux
Photos : Belgian Defense, Daniel De Wispelaere et Vincent Pécriaux