2008 - Visite à la base EBLG

EBLG 2008: Visite privée

A l'approche du corps de garde, les lettres rouges du panneau électronique transpercent soudain le brouillard encore dense du petit matin : "Welcome to Wing Heli". La visibilité est limitée mais ce voile de brouillard qui enveloppe Bierset va bientôt se lever, nous laissant découvrir la principale unité d'hélicoptères de la Défense.

C'est en septembre 1995 que le Groupement d'aviation légère s'est installé à Bierset. Rebaptisé Wing Heli en mars 2004, il est passé sous le commandement de Comopsair en juillet de la même année. Depuis le retrait du service des BN-2 Islander, il ne regroupe plus que des voilures tournantes, A109BA et Alouette II.

Agusta A109
 
Alouette 2

Après un court briefing et une présentation vidéo de l'unité, nous nous rendons près de la ligne, dans un hangar où stationnent trois A109. Le Wing Heli emploie cet appareil dans plusieurs configurations. Il existe en version armée, équipée notamment de missiles filoguidés HELITOW 2A, de roquettes de 2''75" ou de mitrailleuses, mais il se décline également en version de reconnaissance ou de liaison/transport et en version MEDEVAC. Nous nous attardons un peu sur cette dernière variante parfaitement équipée pour le transport d'un blessé sous assistance médicale. Contrairement à l'évacuation sanitaire (EVASAN), la mission MEDEVAC nécessite la présence systématique d'un médecin à bord.

Alouette 2
Cockpit Alouette 2
Alouette 2
A109 MedEvac
A109 MedEvac
A109 MedEvac

A quelques dizaines de mètres, la ligne s'éveille. Les premiers vols de la journée vont débuter. Nous avons juste le temps de faire quelques clichés sans nous attarder plus longtemps car le programme de la visite est chargé. Nous pénétrons dans un autre hangar où nous attendent quelques Alouette II. La rusticité de l'Alouette contraste avec la sophistication de l'A109. L'écart des générations est manifeste. Malgré cela et en dépit des inévitables problèmes d'approvisionnement en pièces détachées qui commencent à se faire sentir, le retrait des Alouette ne semble pas encore à l'ordre du jour. On peut raisonnablement espérer que le Wing Heli pourra célébrer l'an prochain les 50 ans de leur mise en service à l'ALFT.

A109
A109
A109

Les prochaines étapes de notre visite nous emmènent dans un univers beaucoup moderne, plus virtuel aussi. Nous rejoignons tout d'abord le BA²T², le Belgian Army Aviation Tactical Trainer. Dans la salle climatisée, cinq "player modules". Sur chaque console, un écran tactile sur lequel sont reproduits les instruments de vol de l'A109. Les évolutions se font à l'aide d'un seul stick latéral. Au-dessus, trois écrans haute définition présentent une vue panoramique du terrain survolé. A l'approche de l'objectif, l'un des écrans peut afficher en mode infrarouge l'image générée par le système de visée de l'hélicoptère. Le réalisme est saisissant et ferait le bonheur de plus d'un amateur de simulation de vol. Sous de trompeuses allures de jeu vidéo, le BA²T² se révèle être un véritable outil de haute technologie qui offre sans aucun doute une importante valeur ajoutée aux équipages dans la préparation opérationnelle de leurs missions.

SimTac
Ba2T2
SimTac

Difficile de décrocher une fois que l'on s'est pris au jeu mais le meilleur reste à venir. Nous prenons la direction du bâtiment voisin qui abrite le simulateur de vol de l'A109. Ici, on entre vraiment dans la troisième dimension. Le cockpit de l'A109 est intégré dans une cabine plus large, montée sur des vérins hydrauliques qui répondent aux sollicitations des commandes de vol. L'écran panoramique offre une bonne restitution du relief et même le claquement des pales du rotor principal s'entend dans certaines phases de vol. Le crash (et notre décès virtuel) au pied de la centrale de Tihange reste en tous les cas une expérience tout à fait particulière. Sensations garanties!

Flight Sim A109
Flight Sim A109
Flight Sim A109

Après un excellent repas, cap sur un appareil vraiment hors normes : le Mil Mi-26T. Nous ne le savons pas encore mais nous sommes parmi les derniers à voir ce géant des airs à Bierset. Quelques jours après notre visite, il sera convoyé par la route jusqu'à la Meuse pour ensuite être acheminé jusqu'à Zeebruges et être ramené par la mer en Russie chez Rostvertol avec deux autres appareils du même type stationnés à Gosselies.

Mi-26T
Soute du Mi-26T
Mi-26T

Le Mi-26 est le plus grand hélicoptère du monde, c'est un fait. Mais aussi imposant qu'il soit, ce n'est qu'une fois à l'intérieur que l'on prend conscience de son gigantisme. Sa soute rappelle celle d'un C-130. Comme celui-ci, il a une capacité d'emport de 20 tonnes. Chacune de ses deux turbines pèse plus d'une tonne et développe 11 399 cv. Son rotor principal est en alliage de titane et entraîne huit pales en fibre de verre. Les réservoirs supplémentaires dont il peut être équipé portent son rayon d'action de 800 à 1900 kilomètres. Nous sommes face à une machine de l'extrême dont l'ergonomie du cockpit trahit pourtant une conception des années 70.

Cockpit Mi-26T
Réservoir supplémentaire Mi-26T
Cockpit Mi-26T

Il est temps à présent de reprendre notre véhicule, qui nous paraît subitement bien petit, et de nous rendre au White Bison, ultime étape de la journée. Le musée de la fraternelle du White Bison se trouvait il y a quelques mois encore dans les anciennes casernes, en bout de piste. Il a dû quitter ses locaux, rasés pour permettre l'extension de l'aéroport de Liège. Il a depuis été relogé dans les caves d'un des bâtiments de la base, malheureusement trop exigües pour présenter au public l'ensemble de sa collection. Mais qu'importe, les membres du White Bison ne manquent ni d'idées ni de dynamisme et peu à peu le musée reprend vie. Le futur du musée est étroitement lié au maintien du Wing Heli, ou à tout le moins d'une présence militaire, sur le site de Bierset. L'avenir nous dira ce qu'il en est mais il reste en tous les cas incontournable pour tous ceux que l'histoire de la base intéresse.

Le musée White Bison
Le musée White Bison
Le musée White Bison

Comme nous l'imaginions, nous n'avons pu lever qu'un coin du voile sur le Wing Heli et sur le monde fascinant des hélicoptères. Nous n'avons pas tout vu et il nous reste encore bien des questions à poser. Une deuxième visite s'imposera, c'est sûr

Texte: Vincent Pécriaux
Photos: Daniel De Wispelaere, Vincent Pécriaux
Remerciements: Un merci particulier au lieutenant aviateur Debart pour son infinie patience face à nos innombrables questions et pour ses commentaires éclairés ainsi qu'à nos autres accompagnateurs du service IPR et aux personnes que nous avons eu l'occasion de rencontrer lors de cette visite.

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